La beauté naturelle

Quelle fatigue,

Quand je vois certaines publications sur les réseaux sociaux en mode, « Sois belle et tais-toi » ou plutôt « sois belle dans un endroit inaccessible au commun des mortels avec un physique improbable car retouché à mort ». On est mitraillées d’images de buts impossibles à atteindre. Des milliers d’images que l’on bouffe sur les réseaux sociaux et leurs publicités dites ciblées. Des femmes très maquillées, avec des perruques, des implants ou encore de la retouche numérique.

De l’autre côté, on a « aime-toi comme tu es » : on nous balance dans tous les sens des phrases toutes faites telles que : aimes-toi comme tu es, tu peux surmonter tes complexes, laisse ton corps au naturel, arrête le maquillage et les couleurs aux cheveux, sois toi-même, etc. Et je trouve que c’est pire que les photos de personnes retouchées, parce que c’est culpabilisant.

La beauté naturelle, c’est quoi d’abord ?  

C’est ne plus se coiffer, se maquiller, s’épiler ? C’est s’habiller simplement ? C’est larguer les talons hauts pour mettre des espadrilles ? C’est laisser son corps tel qu’il est et travailler le mental pour « s’accepter » ? On va où là ?

C’est bon, je suis énervée.

Dans le contexte de mon métier – la photo graphie de bien-être – je peux vous dire que je cause avec du monde, et du monde concerné. Les prises de têtes ont la vie belle, je peux vous l’assurer. On se prend la tête pour tout aujourd’hui, et surtout pour une chose : l’image que j’ai de moi VS l’image que je veux renvoyer aux autres. Et c’est une bataille au quotidien.

Et sinon, on peut faire ce qu’on veut un peu ?

Et si on aime se maquiller beaucoup certains jours et pas du tout d’autres jours, quel est le problème ? Et si lundi on veut se saper de ouf et mardi on reste en jogging, quel est le problème ? Et si on se lâchait la culotte un peu et qu’on se disait une bonne fois pour toutes : je fais ce que je veux et si ça ne vous va pas, c’est pareil.

Et comme je l’ai déjà dit dans un autre article, souvent les gens s’en foutent de quoi on a l’air. Ceux qui jugent sont confrontés à leurs propres problèmes qui les bouffent à l’intérieur, tant pis pour eux. Et souvenez vous que votre apparence physique ne reflète pas non plus vos compétences.

Donc on respire un coup, on lâche prise et on s’approprie SES valeurs, les jours où ça va, les jours où ça ne va pas. C’est notre société qui est malade. Pas nous.