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Le soutien-gorge, ce vaste sujet pour nombre d’entre nous !

On a le nez dedans depuis notre puberté. La forme, le prix, l’utilité, la matière, la couleur… tout est dans le soutif, sauf le confort.

Pendant longtemps, le soutien-gorge a été indispensable à ma vie. Littéralement. Je me souviens encore d’un moment de honte intense au lycée, le jour où je me suis radinée en ayant complètement oublié d’en mettre un, évidemment un jour de sport ! Le souvenir est très précis, j’étais vraiment embêtée par l’incident. Je me souviens de cette peur qui m’a envahie toute entière : et si on voyait mes seins dans le vestiaire ? Et si on voyait mes seins à travers mon t-shirt de sport blanc ? Je me suis senti extrêmement vulnérable et honteuse. Comment ai-je pu ? Même la fois où je me suis maquillée un seul œil pour aller au taf m’a moins marquée (oui j’ai vraiment fait ça).

Si seulement je pouvais rassurer la June de 16 ans en lui disant « Hé, meuf. Tu fais un 85B. On est en février, tu as trois couches de vêtements, personne n’y verra jamais rien et quand tu auras 30 piges tes soutifs seront entrain de moisir dans un tiroir. Respire, tout va bien ».

Ce jour-là que j’ai compris que mon soutien-gorge était mon armure.

Et qu’il m’aidait aussi à cacher un énorme complexe qui m’a longtemps pourri la vie : la taille de ma poitrine. J’ai énormément complexé sur la taille de mes petits seins. Il faut dire qu’on m’a longtemps chambrée sur le sujet (on connaît toutes les railleries sur notre physique quand on est pubère) et j’ai fait une grosse fixette dessus. Les heures à me renseigner sur les opérations. Les stratagèmes pour rembourrer le soutif. Les sous dépensés dans les push-up. Quel calvaire ! C’était devenu une obsession. Même mon maillot de bain était rembourré !

Finalement, j’ai lâché le soutif non pas par envie mais par nécessité.

Enceinte, le positionnement de mon bébé a fait que très vite mes côtes se sont écartées. Porter un soutif, même sans baleine, était insupportable. J’étouffais, j’avais mal au sternum, avec ou sans baleine, j’étais mal, je respirais mal, je souffrais. Et même avec un corps de femme enceinte mes seins étaient en mode micro, impossible de trouver un quelconque soutif adapté. Pleine d’hormones et surtout par flemme, j’ai largué le soutif le temps de la grossesse. Je respirais enfin ! Et surtout : quel kiff ! Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais mal à l’aise là-dedans.

Une fois la grossesse terminée et mon corps ayant repris sa forme normale, j’ai remis un soutien-gorge… pendant 17 secondes à peu près. Impossible de remettre un soutif. Impossible de faire ma vie avec cette sensation. C’était hors de question. J’allais retourner au travail sans soutif et basta.

Gros challenge hein, comme je vous disais, je me sentais assez vulnérable sans soutien-gorge, à l’idée qu’un téton se voie et surtout sans soutif je suis du genre méga-plate.

Pour la première fois de ma vie, j’ai fait passer mon confort avant mon apparence.

Et ça m’a fait un bien fou de lâcher-prise. Un soulagement total. Et vous savez quoi ? Les gens aussi s’en foutent. Je n’ai jamais eu de remarque sur le fait que je n’avais pas de soutien-gorge. Bon après je suis gaulée comme une CM2 et la façon dont les seins sont sexualisés dans la société, je ne garantis pas l’ignorance pour toutes.

Mais si jamais vous hésitez à franchir le pas, rappelez-vous de certaines choses : votre corps n’est pas vulnérable, il vous appartient et personne n’a le droit de vous imposer quoi que ce soit par rapport à lui. Si un jour vous voulez zapper le soutif, mais que vous avez peur du regard des autres, dites-vous que ce dernier ne compte pas. Le jugement des autres leur appartient, il est erroné et ne devrait en aucun cas vous toucher. Vos seins ne sont ni vulgaires, ni sexuels. Et tout le monde a des tétons qui pointent. Même les hommes. Personne n’en fait tout un plat !

Alors, le no-bra ? Pour vous ou pas ?

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